ENTRETIEN. Florian Bachelier, ex-député Renaissance qui a occupé le poste de premier questeur à l’Assemblée nationale de 2017 à 2022, désormais avocat, juge « grave, dangereuse et terriblement symptomatique » la décision du Conseil d’État d’enjoindre l’Arcom à renforcer la surveillance de CNews.
Le JDD. Que pensez-vous de la décision du Conseil d’État d’enjoindre l’Arcom à contrôler davantage CNews ?
Florian Bachelier. Cette décision est grave, dangereuse et terriblement symptomatique. De quoi parlons-nous ? De la plus haute juridiction administrative française – par ailleurs chargée de conseiller le gouvernement – qui enjoint à une Autorité publique indépendante de procéder au fichage politique de tous les intervenants des plateaux d’une chaîne de télévision privée. En France. En 2024. C’est Tintin au pays des Soviets !
Le vrai sujet ici pour les Français n’est pas CNews. C’est la liberté d’expression et la liberté de la presse. Une nouvelle restriction à une liberté fondamentale. Et quand j’entends le contentement ricaneur d’une partie des politiques et commentateurs, je me dis qu’on ne mesure pas bien les enjeux dont il s’agit. Au demeurant, la plaidoirie en défense de Monsieur Deloire, président de Reporters sans frontières et chargé des États généraux de l’information, a achevé de me plonger dans un abîme de perplexité consternée ou de consternation perplexe. Que de frontières dans les esprits chagrins des Jean Moulin du premier arrondissement ! Accessoirement, c’est la meilleure promotion que le Conseil d’État pouvait offrir au groupe Bolloré.
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