Poursuivons par la Touraine. Vue par Balzac & Flaubert.
Honoré de Balzac (1799-1850)
Ne me demandez plus pourquoi j’aime la Touraine.
Je ne l’aime ni comme on aime son berceau, ni comme on aime une oasis dans le désert ;
je l’aime comme un artiste aime l’art ;
je l’aime moins que je ne vous aime, mais sans la Touraine, peut-être ne vivrais-je plus.
Gustave Flaubert (1821 - 1880)
La Touraine est un jardin en bataille, une guirlande de fleurs serrée autour d’un couteau. […]
De lourdes fleurs de lis s’ouvrent dans les emblèmes des portes. La Loire, dans un lit élargi, se déploie comme une nappe d’argent,
éclaboussée d’îles vertes. […]
Les prairies de la vallée, douces comme des duvets de cygnes, s’arrondissent au pied des collines chargées de bois. […]
Les châteaux sont de toutes les hauteurs. On les voit poindre à chaque pas ; ils surgissent tout à coup au bord d’un chemin,
entre les branches des arbres ou à travers les arceaux des ponts. Ils se mirent dans l’eau, s’étendent sur les montagnes,
se confondent avec les nuages.