Poursuivons par la Normandie. Vue par Frédéric Bérat.

Frédéric Bérat (1801-1855) Ma Normandie

Quand tout renaît à l’espérance Et que l’hiver fuit loin de nous, Sous le beau ciel de notre France, Quand le soleil revient plus doux,

Quand la nature est reverdie, Quand l’hirondelle est de retour, J’aime à revoir ma Normandie, C’est le pays qui m’a donné le jour.

J’ai vu les lacs de l’Helvétie Et ses chalets et ses glaciers. J’ai vu le ciel de l’Italie Et Venise et ses gondoliers.

En saluant chaque patrie, Je me disais : aucun séjour N’est plus beau que ma Normandie, C’est le pays qui m’a donné le jour.

Il est un âge dans la vie Où chaque rêve doit finir, Un âge où l’âme recueillie A besoin de se souvenir.

Lorsque ma muse refroidie Aura fini ses chants d’amour, J’irai revoir ma Normandie, C’est le pays qui m’a donné le jour.

Frédéric Bérat, Ma Normandie, 1836